Du contrôle à la quête de l’échec

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Publié le : 09 février 20214 mins de lecture

Le monde change mais pas partout. Ainsi un fossé est en train de se creuser entre les entreprises old-school inspirées du fordisme et les entreprises libérées. Dans les 2 cas, existent de nombreux cas de succès comme d’échecs et rappelons-nous que chaque entreprise doit adapter son management à ses valeurs.

Entre Henry Ford et le fonctionnement holocratique de chez Zappos, il y a une infinité de méthodes et en copier-coller est quasiment impossible.

Par contre ce qui est sûr c’est que chaque type de management comporte son lot de dérives et je souhaite vous présenter un danger qui guette toutes les entreprises au management traditionnel.

Les procédures et le contrôle

Avec l’avènement des normes ISO en tout genre, une entreprise peut vite se retrouver envahie de procédures. Quasiment chaque tâche de l’ensemble du personnel se retrouve codifiée et doit être respectée. Mais pour être sûr que tous respectent la bonne méthode, les entreprises traditionnelles (et pas forcément historiques attention) se tournent vers une solution très simple : le contrôle.

Combien de responsables en arrivent à dire : “J’ai observé que certains avaient tendance à mettre les pièces rondes dans les emplacements carrés, je vais donc demander à leur responsable direct de mieux les surveiller et pourquoi pas créer une nouvelle procédure pour m’assurer que les contrôles sont bien faits”.

Ainsi, on se met à contrôler chaque tâche “au cas où” et on crée de nouvelles procédures pour tenter de rendre ce système infaillible. Mais j’ai une question : faut-il créer une nouvelle procédure pour s’assurer que le contrôleur contrôle bien les opérationnels ?  Mais qui va contrôler le contrôleur ? et le contrôleur du contrôleur ? etc.…

Vous comprenez bien que ce fonctionnement n’a aucune chance de succès, présente des coûts exorbitants et tue toute créativité.

De plus, pour justifier leur utilité, les contrôleurs doivent déborder de volonté et d’imagination pour notifier un manquement. Ainsi, les contrôleurs apprennent par cœur l’ensemble des procédures et guettent le moindre faux pas des opérationnels. On en arrive donc à une situation où chacun fait le minimum de tâches trop effrayé de commettre une erreur.

On passe donc du contrôle à la quête de l’échec et à l’inaction totale.

Comment font les entreprises libérées ?

Ces entreprises ne pondent pas des règles depuis le bureau du dirigeant. Non, leurs procédures sont entièrement élaborées par les acteurs afin de répondre à un objectif précis et connu de tous. Chaque procédure est construite par ceux qui vont l’utiliser. Ainsi, tous les employés comprennent le pourquoi les choses sont faîtes de telle manière.

Chaque procédure sera alors uniquement composée de tâches qui auront du sens, qui apporteront de la valeur. Car qui souhaite se polluer la vie avec du travail qui ne sert à rien ? Vous gagnez en efficacité !

Mais alors personne ne contrôle le respect des procédures ?

Si bien sûr, on n’est jamais à l’abri d’un acte de sabotage, d’un moment de fatigue ou d’égarement. Etant donné que tous les acteurs ont compris pourquoi faire les choses, tous les opérationnels sont des contrôleurs, sont amenés à rappeler à l’ordre leurs collègues et sont les gardiens du travail bien fait.

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