Les premiers pas d’un manager débutant
“Comment peut-on apprendre à se connaître soi-même ? Par la méditation, jamais, mais bien par l’action” (Gandhi)
Avant de devenir un leader charismatique, il faut bien faire ses armes. Depuis quelques mois, je vous propose des articles qui j’espère vous intéresse. Mais quand je compare mes premiers articles à ceux d’aujourd’hui, je me rends compte du chemin parcouru en terme qualitatif. La pratique récurrente d’une activité aboutit à une forme de perfectionnement.
Et bien, il en est de même pour le management. Le meilleur apprentissage se trouve dans la pratique.
Je vais aujourd’hui, vous raconter mes premiers pas de manager…
J’ai donc commencé il y a quelques années comme responsable d’une unité de production à l’âge de 23 ans juste après mes études. Je me souvenais vaguement avoir suivi un module management mais n’étant pas très scolaire, je n’en conservais aucun élément susceptible de m’aider.
Bref, j’avais donc comme acquis le fait de n’en avoir aucun. Le pire de tout c’est qu’à cette époque, le seul critère humain que je me reconnaissais, était d’être réservé…
Pour résumer le tableau, nous avions donc affaire à un jeune de 23 ans persuadé de n’être pas fait pour manager du personnel.
Mon entourage m’a prédit le pire : “Mais que vas-tu dire à une personne qui pourrait être ton père?” “Tu comptes leur apprendre leur métier ?” Ce n’était pas fait pour me mettre en confiance…
Des erreurs ? j’en ai commises (et j’en commets encore). Toutes mes excuses à mes anciens collaborateurs pour ne pas avoir été à la hauteur de leurs attentes, ne pas les avoir mieux accompagnés sur la route du développement.
Mon premier entretien face à un collaborateur me fait sourire aujourd’hui mais c’était loin d’être le cas à l’époque. J’étais terrorisé. Recevoir dans mon bureau une personne de 45 ans pour parler boulot, pour la faire progresser et retrouver sa motivation. Quel programme ! Bien sûr, je n’avais rien préparé, j’imaginais que mes mots allaient tombés du ciel. Je les ai attendus, rien n’est venu. On ne m’y reprendra plus.
Aujourd’hui, chaque entretien est préparé avant puis analysé après. Cela ne me prend parfois que quelques minutes mais c’est primordiale pour progresser.
De manière général, j’avais pour habitude de manager avec le cœur, de me baser sur mes sentiments, mon feeling légendaire… fiable une fois sur deux. Depuis, je ne me fie qu’aux faits, aux données et miraculeusement mes messages sont beaucoup mieux compris et acceptés. Allez savoir pourquoi.
Ces leçons, je les ai apprises tout seul. En revanche, certains responsables éclairés m’ont fait progresser sur d’autres points.
En effet, je ne savais pas déléguer. Comme beaucoup d’entre nous au début, je voulais tout faire pour pleins de raisons plus ou moins valables. Résultat, ça n’avançait pas. On m’a accompagné et appris à déléguer et j’espère vous y aider un peu à travers certains de mes articles (cf. déléguer c’est la santé)
Un autre de mes défauts fut de me jeter corps et âme dans les problèmes du quotidien, dans toutes ces urgences qui font que la journée passe à une vitesse folle, qu’on est fatigué mais que rien n’a véritablement avancé. On m’a montré la voie de la prise de recul, de la différence entre importance et urgence (cf. S’activer n’est pas travailler)
- Durant ces années, j’ai appris à me connaître, j’ai découvert que :
– Je n’étais pas scolaire soit, mais par contre je suis capable d’être un bourreau de travail.
– J’ai énormément d’empathie et c’est une qualité dont j’use et abuse au quotidien.
– Après chaque échec, je me relève plus fort.
J’ai aussi eu quelques confirmations :
– Je suis râleur (je préfère dire exigeant mais c’est se voiler la face)
– J’ai besoin de reconnaissance, qu’on me dise “Merci”
…
J’espère que cet article aura rassuré les jeunes managers et fait sourire les anciens. Je suis friand d’anecdotes alors partagez-les !