L’Art de Prendre des Décisions !

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Publié le : 07 mars 201810 mins de lecture

Une obligation de notre job, c’est de décider. On est payé pour ça. Pour certains c’est naturel, pour d’autres, il faut se donner un grand coup de pied aux fesses. J’ai connu un responsable qui ne décidait jamais.

Il était toujours d’accord avec le dernier qui venait de parler. Pire, à chaque fois qu’il fallait prendre une décision, que tout le monde autour de la table était d’accord, tu l’entendais dire : « oui, mais … » puis t’énumérer tous les désavantages déjà évoqués. Sa passion ? Te rappeler sans cesse que nos décisions n’étaient jamais parfaites. Il relançait le débat encore et toujours en cherchant une solution idéale qui n’existait pas.

Je peux te dire que c’était frustrant et pour quelqu’un de pragmatique comme moi, j’ai vécu des moments difficiles à ses côtés. C’était pourtant un manager bienveillant, à l’écoute de ses collaborateurs. Mais la bienveillance ne fait pas tout. A un moment donné, il faut savoir trancher dans le vif du sujet et un bon Leader doit être en mesure de le faire.

Car oui, développer son Leadership passe par savoir quand et comment décider. Si ce n’est pas naturel chez toi, je te rassure, cela s’apprend. Mais pour cela, il faut prendre conscience des dangers de trop ou pas assez décider, agir puis s’(auto-)évaluer. Comme toujours, ce n’est qu’en étant critique qu’on progresse.

Il faut prendre conscience que tu ne risques pas ta vie à chaque décision, que parfois il faut savoir laisser les autres décider ou ne pas toujours se ranger à l’avis du plus grand nombre.

 

Décider de rien et l’inertie

Imagine une entreprise dans laquelle chaque décision est soumise à un vote, une véritable démocratie comme on en fait peu. Toutes les décisions sont soumises à l’approbation des employés heureux de prendre pleinement part à la vie de l’entreprise. C’est un véritable rêve !

Un rêve qui se transforme vite en cauchemar lorsque tu te rends compte de la machine inerte que cela engendre. Réunions avec tout le monde, chacun évoque son opinion, on soumet les propositions à l’ensemble des employés puis on valide le choix à travers votes et donc dépouillements. Bien sûr cela peut avoir du sens pour des décisions qui mettent en jeu l’avenir de l’entreprise et de ses salariés. Beaucoup moins lorsqu’il s’agit de savoir si on doit répondre à un appel d’offres, acheter une armoire de bureau ou embaucher une secrétaire en plus.

Soumettre, à chaque fois, ces décisions à tous tes collaborateurs impliquent un temps de réflexion et de réponses long, très long… Tu transformes ton entreprise et ton service en tortue et tu auras beau partir à temps, le lièvre te passeras forcément devant.

Cela se traduit comment ? Il faut prendre conscience que ce n’est pas être un despote que de décider seul, dans l’urgence ou sur des sujets précis. Tu peux prendre les avis des uns et des autres mais la vie en communauté fait que tu n’arriveras jamais à mettre tout le monde d’accord. En plus, si tu soumets des questions qui touchent aux horaires et lieu de travail au vote de tes collaborateurs, cela peut aller à l’encontre des objectifs de ton service !

Même si l’envie peut les titiller, on a rarement vu un distributeur de journaux démarrer sa tournée à 14h ou un hôtelier de Saint-Tropez prendre ses vacances en août !

Ainsi, tu comprends que l’entreprise n’est pas une démocratie et n’aspire pas à le devenir car ses objectifs sont différents !

 

Décider de tout et le désengagement

Quand on est un véritable Leader, il faut savoir prendre des décisions. C’est vrai. Seulement, on imagine parfois qu’un chef, un vrai, celui qui impose le respect est garant de toutes les décisions : de la stratégie à adopter sur les 10 prochaines années jusqu’à la couleur du papier peint des toilettes. C’est une erreur grave que de croire cela. Je te déconseille d’adopter cette posture. Si tu es nouveau sur ce blog (bienvenue à toi !!)), saches que j’aide à devenir un Leader Bienveillant pas un Chef Autocratique. Cela implique de progresser AVEC ses collaborateurs !

Du coup… ben tu t’imagines bien que je ne vais pas te conseiller de décider de tout, seul et sans solliciter les avis de ton entourage.

Si tu es le plus doué dans ton domaine, le plus bosseur de ton secteur, le plus au fait des nouveautés… il est possible que tu puisses prendre toutes les décisions sans te tromper. Pourtant, même si tu es sûr de toi, attention à ne pas tomber dans le piège du « Je-sais-tout-donc-je-décide-de-tout ».

En agissant de cette manière, tu ôtes la possibilité à tes collaborateurs de réfléchir, prendre des risques, partager… bref, tu leur enlèves tout l’intérêt de leur job ! Tu les transformes en machine exécutante. Et comme on le sait tous, une machine est dénuée de prise d’initiatives, de créativité et d’émotions.

En décidant seul, tu désengages un peu plus chaque jour tes collaborateurs. Dans le meilleur des cas, ils se reposent sur toi. Mais ils peuvent aussi observer et attendre chacun de tes faux pas, exécuter chacune de tes décisions sans piper mots même s’ils savent que certaines sont stupides. Au final, ils viennent juste faire leurs 8h, toucher leur paie pour s’épanouir en dehors de leur entreprise.

Dommage pour eux mais surtout dommage pour toi car une équipe avec cet état d’esprit n’est pas performante, peu importe le talent et les compétences que tu possèdes. La synergie d’une équipe engagée, créative et enthousiaste dépassera toujours ton unique champ d’actions !

Tu l’auras compris, décider seul de tout est une très mauvaise idée…

 

Mais alors décider de quoi et comment ???

C’est toujours la même histoire, tout est question de dosage dans la vie. Faire du sport est bon pour la santé mais 8h de sport par jour te détruit l’organisme petit à petit. Décider, c’est la même chose.

Si tu ne décides jamais c’est pas bon et si tu décides trop c’est mauvais. Quel casse-tête ! On va quand même essayer de simplifier tout ça. Il faut prendre en compte 2 choses : le degré d’urgence et la compétence des forces en présence.

Le degré d’urgence est toujours un facteur à prendre en compte. Lorsque tes collaborateurs hésitent, se questionnent, ne voient pas quelle décision adopter car aucune n’est idéale, c’est là que tu entres en action. Il faut identifier ces moments où tes collaborateurs tournent en rond pendant que tes clients ou des opportunités exceptionnelles ne te permettent pas de perdre 1 minute. Si tu n’as pas d’avis précis, appuie-toi les avis déjà évoqués et prend TA décision peu importe les contradictions. Car oui, il y aura toujours les partisans du :

– Je limite les risques pour m’assurer de pas perdre

– Je prends des risques pour tenter de gagner beaucoup.

Si toutes les décisions étaient faciles à prendre, on n’aurait pas forcément besoin de toi. Ce qui doit te rassurer, c’est que devant une impasse, tes collaborateurs respecteront le Leader qui prend des décisions, même s’il se plante et si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Cet élément, garde-le en mémoire car cela peut t’aider à dépasser ta paralysie face à une décision importante.

Le second facteur à prendre en compte est la connaissance des forces qui t’entourent. Si tes collaborateurs ont la possibilité, les compétences et les informations nécessaires pour prendre une décision, pourquoi le ferais-tu à leur place ? Bien sûr, parfois, ils n’en ont pas conscience. C’est à toi de leur montrer qu’ils ont toutes les cartes en mains pour décider. Accompagne-les dans la réflexion mais pas plus. Tu peux aussi valider leur décision s’ils manquent de confiance.

Ton objectif dans ce cas-là c’est de leur montrer qu’ils peuvent se passer de toi, qu’ils ont des responsabilités et le pouvoir de décider. C’est excitant et enrichissant pour eux, valorisant pour toi ! Si tes collaborateurs sont à des années lumières de cette situation, c’est de ta faute. Tu dois les accompagner, les former, les informer, tu dois leur donner les moyens de prendre des décisions pour le bien de tout ton service.

Mais quel que soit le degré d’urgence et de compétences, tu devras toujours prendre des décisions. Dis-toi simplement qu’on te reprochera toujours de NE PAS avoir décider mais beaucoup plus rarement d’avoir pris la mauvaise décision.

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